Phnom Penh, le 7 août 2014
En ce jour du 7 août 2014, nous saluons le prononcé du jugement par la
Chambre de première instance des Chambres extraordinaires au sein des
tribunaux cambodgiens (CETC) au terme du premier procès dans le cadre du
dossier n° 002.
Le verdict prononcé aujourd’hui pose un jalon important dans les travaux
des CETC et marque un moment historique pour la justice pénale
internationale. C’est également une journée à marquer d’une pierre
blanche pour le peuple du Cambodge. Depuis le renversement du régime
khmer rouge le 7 janvier 1979, il y a à peine plus de 35 ans, les
Cambodgiens s’efforcent de reconstruire leur société.
Les travaux des CETC, un tribunal national créé avec le concours et la
participation de la communauté internationale, témoignent de la ferme
volonté de l’Organisation des Nations Unies, du Gouvernement royal
cambodgien et de la communauté internationale que justice soit rendue
aux victimes des crimes bouleversants commis par les Khmers rouges.
Le Gouvernement royal cambodgien et le Secrétaire général des Nations
Unies ont maintes fois souligné la nécessité de mettre un terme à
l’impunité pour les crimes internationaux les plus graves. Le processus
judiciaire indépendant doit pouvoir suivre son cours pour s’assurer que
ceux qui commettent des crimes graves répondent de leurs actes.
Les CETC ont montré qu’elles avaient la capacité de mener des procès
complexes dans le respect des formes légales et des normes
internationales. En février 2012, le procès dans le dossier n° 001 a été
conclu avec la condamnation du directeur de la tristement célèbre
prison S‑21 pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
Le verdict prononcé aujourd’hui est l’aboutissement d’un processus
judiciaire véritablement remarquable. Près d’une centaine de personnes
sont venues témoigner pendant le premier procès dans le cadre du dossier
n° 002. Près de 4 000 parties civiles ont été autorisées à participer à
la procédure en qualité de victimes, un fait sans précédent. Elles ont
pu décrire leurs souffrances et demander réparation. Plus de 100 000
personnes se sont rendues au tribunal pour assister au procès, tandis
que des millions d’autres ont pu suivre les débats grâce à leur
retransmission en direct à la télévision, à la radio et sur Internet.
Assurément, ce processus a permis de bâtir une mémoire publique
précieuse pour le peuple du Cambodge et le reste du monde.
Nous tenons à adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui ont
participé à ce processus, aux juges et procureurs, aux avocats, aux
responsables et au personnel du tribunal, tant cambodgiens
qu’internationaux. Le verdict prononcé aujourd’hui atteste de
l’engagement à long terme, tant à l’échelle internationale que
nationale, à fournir aux CETC les moyens nécessaires pour que justice
soit rendue au peuple du Cambodge.
Nous comptons sur les CETC pour qu’elles poursuivent leurs importants
travaux. Nous appelons toutes les parties prenantes à continuer à
soutenir et à défendre l’indépendance du processus judiciaire.
Son Excellence Dr Sok An
Premier-Ministre adjoint
Ministre chargé du Bureau du Conseil des Ministres
Président du Groupe de travail du Gouvernement cambodgien chargé des procès des Khmers rouges
M. Stephen Mathias
Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques de l’Organisation des Nations Unies